Abondante en volume et faible en degré alcoolique, la production charentaise de vins impose de mobiliser les capacités de chauffe au maximum pour mener à bien la distillation dans les temps impartis.
Rassurer et accompagner. C’est le message d’Anthony Brun, le président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l’AOC Cognac (UGVC), aux distillateurs inquiets par les importants volumes d’eau de vie à produire cette campagne, s’achevant le 31 mars 2024*. Mobilisés à pleine capacité, les alambics charentais devront le rester plus longtemps que d’habitude pour absorber les volumes de la généreuse récolte 2023, dont le faible degré alcoolique nécessite également plus de temps de chauffe. « Nous avons une belle récolte avec un degré alcool moindre. Les premiers échantillons font état de 9,5°.alc » rapporte Anthony Brun, qui rappelle que l’AOC Cognac peut distiller des vins aux titres alcoométriques volumiques compris entre 7 et 12°.alc.
Face aux faibles degré et à la forte abondance, Cognac doit optimiser son outil : « on s’organise pour faire en sorte que tous les alambics tournent » résume Anthony Brun. En attendant que les volumes à distiller soient précisément connus (courant décembre avec les déclarations de récolte), la filière charentaise identifie les besoins en mettant en relation les opérateurs ayant besoin d’alambics et ceux ne les utilisant pas. « Nous avons des viticulteurs bouilleurs de cru à domicile qui ne peuvent pas tout distiller. On s’organise pour les mettre en relation avec des bouilleurs de profession, des négoces… Nous avons eu récemment la confirmation de la possibilité de louer des alambics. C’est une pratique un peu nouvelle » témoigne Anthony Brun.
Reconstituer la réserve
Après l’augmentation des cuveries inox (pour loger ces volumes inhabituels) et la gestion des excédents (partis vers les jus et sucres de raisin), c’est désormais la question de la distillation en temps et en heure qui alimente les interrogations dans le vignoble. Rassurant, Anthony Brun assure son accompagnement à la filière, afin de constituer une réserve climatique permettant d’assurer l’approvisionnement de cognacs face aux aléas climatiques.