Selon les premières estimations, la France devrait retrouver sa place de premier producteur mondial de vin devant l’Italie en 2023.
La France est sur le point de retrouver sa position de premier producteur mondial de vin en 2023, devant l’Italie, dans ce qui est considéré comme une performance symbolique. Cette inversion de tendance est principalement attribuée à une récolte moins abondante en Italie, selon un expert du secteur.
Selon les estimations du service statistique du ministère français de l’Agriculture, Agreste, la production viticole française devrait atteindre 46 millions d’hectolitres cette année, un niveau comparable à celui de 2022 et 3% supérieur à la moyenne de la période 2018-2022, comme indiqué au 1er octobre.
En revanche, la production italienne devrait chuter à environ 43 millions d’hectolitres, contre 50 millions l’année précédente, selon Coldiretti, la principale organisation agricole italienne, dans un communiqué du 2 octobre. « C’est un événement notable car c’est symbolique », souligne Jean-Marie Cardebat, spécialiste de l’économie du vin à l’Université de Bordeaux. Depuis 2007, à l’exception des années 2011 et 2014, l’Italie occupe généralement la première place en tant que premier producteur mondial de vin, selon les données de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
L’économiste souligne que cette inversion de tendance est purement conjoncturelle, attribuable notamment aux attaques importantes de mildiou sur les vignobles italiens cette année. Le syndicat agricole italien, Coldiretti, évoque une « saison complexe du point de vue météorologique » ayant entraîné une réduction d’environ 14% de la production nationale estimée, avec des baisses allant jusqu’à 50% dans le centre-sud.
Coldiretti espérait encore début octobre une amélioration, notant que le climat « doux et sec » favorisait la qualité de la récolte grâce à l’absence d’humidité et à une amplitude thermique élevée entre le jour et la nuit.
En France, la situation des vignobles est contrastée, selon Agreste. La production a été affectée dans le bordelais et le sud-ouest en raison du mildiou et de la canicule, ainsi qu’en Languedoc et Roussillon en raison de la sécheresse. Cependant, dans d’autres régions, notamment dans les Charentes, la situation est favorable.
Alors que la demande mondiale de vin connaît également une diminution conjoncturelle, en particulier en provenance de la Chine, la baisse de la production italienne est considérée comme une bonne nouvelle, car elle devrait alléger la pression sur les prix, estime Jean-Marie Cardebat.
