Pionnier visionnaire, Henri Maire a parcouru les routes de France dès l’après-guerre, partageant avec enthousiasme sa passion pour les vins du Jura et révolutionnant l’art de leur promotion.
L’historien Michel Vernus et Marie-Christine Tarby, fille d’Henri Maire, nous dévoilent l’extraordinaire parcours de cet entrepreneur viticole à travers le livre « Henri Maire, la folle passion de la vigne et du Jura », édité par Le Progrès.
Originaire d’une famille vigneronne remontant au moins à 1632, la lignée d’Henri Maire est marquée par la crise du phylloxera qui force son père à quitter le Jura à la fin du XIXe siècle. Né à Paris en 1917, Henri Maire grandit entre la capitale et les vignobles jurassiens de son grand-père.
Malgré les ravages de la Seconde Guerre mondiale sur le vignoble jurassien, Henri Maire décide de revitaliser le domaine familial dès 1945. Il restaure le vignoble, acquiert de nouvelles parcelles, et s’inspire des méthodes de vente américaines lors de son séjour aux États-Unis au début des années 50.
L’innovant « Vin Fou » marque un tournant majeur dans la commercialisation du vin. Abandonnant la vente en tonneau, Henri Maire propose une approche directe, vendant le vin en bouteille par l’intermédiaire de ses commerciaux, atteignant jusqu’à 640 personnes disséminées à travers la France. Le « Vin Fou » connaît un succès retentissant dès 1950, propulsant Henri Maire sur la scène viticole.
Habitué aux initiatives audacieuses, Henri Maire organise à la fin des années 50 un concours pour dessiner la face cachée de la Lune. Lorsque la sonde soviétique Luna 3 dévoile la première photographie de la face cachée de la Lune en octobre 1959, il envoie 1000 bouteilles de « Vin Fou » aux scientifiques soviétiques, considérés comme les vainqueurs de son concours. Aujourd’hui, l’une de ces bouteilles trône dans les vitrines du Musée des Cosmonautes à Moscou.
Henri Maire, figure emblématique du monde viticole, a su allier audace, créativité et passion pour propulser les vins du Jura sur la scène mondiale.