Grande maison de bourgogne qui a dépassé les 150 ans d’existence, le domaine Louis Jadot raconte avant tout l’histoire de nombreuses personnes que la force des choses a rassemblées autour de cette région, et de ces vins si particuliers qui nous tiennent tant à cœur. Aujourd’hui de grande renommée, il semblerait presque que le domaine n’en est qu’à ses débuts tant il s’est réinventé et enrichi au fil des personnalités qui sont venues y apposer leur patte. C’est avec un héritage exceptionnel et encore de belles décennies devant eux que les vins du domaine Jadot nous livre leurs secrets au sein de cet article.
Un héritage aux visages multiples
L’histoire commence en 1859, époque phare de l’essor du vignoble bourguignon et de sa structuration, lorsque Louis-Henry-Denis Jadot décide de créer sa maison. Rapidement, il développe une fructueuse activité de négoce avec les pays du Nord, un réseau naturel qu’il tient de sa famille, originaire de Belgique. Sa famille contribuera largement à la croissance de l’activité, à commencer par son fils Louis-Jean-Baptiste qui contribuera largement au développement du vignoble. Louis-Auguste, le petit-fils, se tournera davantage vers l’extérieur, et favorisera l’export vers les pays anglo-saxons à la période d’après-guerre sous l’impulsion d’un entrepreneur : Rudy Kopf. Un nom qui s’inscrira un peu plus tard au panthéon de la maison Jadot.
En 1954, André Gagey rejoint l’entreprise familiale déjà florissante ; il en prend les rênes en 1962, à la mort prématurée de Louis-Auguste.
1985 sonne une autre date clé pour le domaine. En effet, dans l’objectif de pérenniser la maison, Madame Jadot prend la décision de vendre l’entreprise familiale à un importateur de vins tournés vers les États-Unis, rencontré quarante ans plus tôt… vous l’avez deviné : Rudy Kopf ! Si les cuvées du domaine possèdent une distribution exceptionnelle en Bourgogne, c’est notamment grâce à cette riche collaboration entre la famille Jadot et la famille Kopf, qui s’est solidifiée au fil des années pour finalement se joindre peu avant le changement de siècle.
Une nouvelle personnalité du vignoble bourguignon rejoint l’aventure en 1992 : Pierre-Henri Gagey. Plusieurs fois président du BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne), il prend la suite de son père et dirigera le domaine pendant 31 belles années, accompagné par son fils Thibault à partir de 2014. Et si vous pensiez que l’histoire arrive à un point de croisière : vous vous trompez ! Le domaine Jadot, fidèle à lui-même, à son énergie et sa capacité à captiver les attentions et les grandes âmes du vin, se dote depuis l’année dernière d’une nouvelle gouvernance sous la tutelle bienveillante de Thomas Seiter. Directeur actuel de la maison Bouchard et Fils, il prend la présidence de la maison, et travaille main dans la main avec Thibault Gagey, à qui la direction générale est confiée.
Toute la richesse bourguignonne en cave
Le domaine rayonne aujourd’hui par la diversité des appellations qu’il couvre (il serait plus rapide de nommer celles qui ne font pas partie de l’impressionnante collection de la propriété). Les vins sont acclamés pour la qualité et la justesse de leur profil, rendant tous les honneurs à la grandeur des terroirs bourguignons.
Outre le Château des Jacques à Moulin-à-Vent (35 ha) et le Domaine Ferret à Pouilly-Fuissé (15 ha), la Maison Louis Jadot compte de nombreux vignobles ; au total, quelque 154 hectares de vignes en Côte d’Or, dans le Mâconnais et le Beaujolais. On en compte déjà 70 en Côte d’Or, essentiellement en premiers et grands crus, répartis entre le Domaine Louis Jadot (37 ha), le Domaine Gagey (8 ha), le Domaine des Héritiers Louis Jadot (16 ha) et le domaine du Duc de Magenta (9 ha).
Dans les vignes sont appliquées les méthodes classiques : rendements limités, vendanges manuelles. L’intervention de l’homme est réduite au strict minimum pour laisser au vin et au terroir la liberté de s’affirmer pleinement. Les vignes sont cultivées sans désherbant chimique, et labourées. Dans les chais, un élevage partiel en fûts neufs permet de ne pas imprimer au vin la marque du bois, mais seulement de permettre les échanges entre ces deux matières vivantes. L’ensemble de la vinification est assurée par Fréderic Barnier, qui a su faire sien de l’héritage légué par Jacques Lardière.